vendredi 22 février 2013

La fraude de la viande de cheval, une nouvelle ère de consommation qui débute ?


L'Europe entier, voir même le reste du monde, crie au scandale avec la fraude de la viande de cheval camouflée en boeuf dans les plats cuisinés. Les réactions fusent de partout et la presse se donne à coeur joie pour nous relater les moindres petits détails de l'enquête policière. Mais soyons francs, comme le mentionnait "La semaine du goût Suisse" dans un tweet: "La findusation du monde n'est pas une faim en soi. Elle se dépasse par la cuisine locale au quotidien". 

Et oui, au risque de choquer, mais comme dans tout, il y a du bon dans cette fraude. La cuisine locale au quotidien !! Rien de tel pour redonner vie à nos papilles aux aguets d'une bonne viande. La première chose à faire ? Trouver la perle rare de boucher, qui hache la bonne viande devant vous. Pourtant, la viande hachée et plus particulièrement, la consommation de viande a beaucoup évolué au fil des siècles, pour arriver peut-être maintenant au bout d'un mode de consommation ? 

"Depuis le Moyen Age, tout ce qui est haché à toujours effrayé", mentionne Madeline Ferrières, spécialiste de l'histoire de l'alimentation et auteure, hier dans Libération. "Le scandale des lasagnes au cheval est un problème culturel, pas sanitaire. L'appellation officielle de minerai pour ces morceaux de viande sous vide, agglomérés et surgelés, est le signe qu'on arrive au bout d'un mouvement de consommation moderne (consommer de la viande sans vouloir savoir que derrière il y avait un animal)."

Alors, comment sera notre nouveau mode de consommation de viande ? Difficile de se retrouver dans les différentes offres, à savoir si c'est du lard ou du cochon ? 

Carlo Crisci, couronné de deux étoiles au Guide Michelin suisse et élu meilleur chef de cuisine de Suisse romande 2012/2013, nous livre ses petits secrets dans la Tribune de Genève: 

"Il est impossible d'avoir des aliments de qualité quand ceux-ci sont distribués à l'échelle de cheval surgelée"

"Il faut revenir aux produits de proximité et à petite échelle. Pourquoi acheter de la viande de cheval roumain, quand on en trouve de la région chez le boucher?"

"Et au restaurant ? Dans les restos qui proposent un steak à bas prix ou une trentaine de plats à choix, vous pouvez être sûrs que les cuisiniers servent de la viande à bas prix, surgelée ou des mets qui sont déjà préconditionnés. Ce n'est pas possible autrement financièrement" "

"Une solution ? Travailler avec des produits meilleur marché mais de manière créative". 

"Ennemi du surgelé. Impossible de vérifier l'état d'une viande ou du poisson quand il sont congelés".

"Et le prix alors ? Il faut mieux manger moins de viande, peut-être une fois par semaine seulement mais alors une pièce de qualité. Au final, ce n'est pas plus cher, et en plus vous mangez mieux."

"Des courses en petites quantités. Pour ne pas faire des courses tous les jours, il suffit de cuisiner certains jours des produits secs, comme des pâtes ou du riz, en les préparant avec des légumes de saison qui se gardent. Et de manger de la viande ou du poisson le jour où on en achète". 

Voilà le meilleur antidote au scandale alimentaire qui sévit ! Et qui sait, une nouvelle ère de consommation qui débute... 

En vous souhaitant une magnifique fin de semaine gourmande


Sources: TDG, Libération, Semaine Goût suisse
Crédit photo: Centpapiers

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